Pic du Canigou par l’Arête Quazémi AD inf (2014)
05/07/2014 : Parking du Randé - piste forestière – Refuge de Mariailles – GR10 – cabane Arago – Quazémi de Dalt – Arête du Quazémi – Pic du Canigou - retour par la cheminée – pla du Cady - Refuge de Mariailles - Parking du Randé
Il est des week-ends où la météo capricieuse nous impose de choisir le bon massif pour éviter les orages. Une nouvelle fois, c’est sur le massif du Canigou qu’il fallait être. Et comme en plus les conditions étaient idéales, l’opportunité était trop belle pour la laisser passer, c’est donc par l’arête Quazémi que nous allons aborder le seigneur Canigou. Nico m’accompagne pour la seconde fois dans cette course qui est une classique des arêtes rocheuse de l’Est de la chaine. Nous laissons la voiture au parking du Randé à 6h50, et suivons la piste jusqu’à Mariailles. Il ne faut que 25 minutes pour y parvenir.
Nous empruntons le sentier du GR10 et cap sur le Quazémi. Le sentier est fleuri de genets et de rhododendrons. C’est la meilleure période pour profiter de ce jardin de fleurs.
Sans difficulté, nous avalons le sentier d’approche qui peut parfois paraître long. Même le franchissement du torrent du Cady est une formalité. En 1h48, nous arrivons à la cabane Arago. Et là, quelle stupeur. La cabane n’est plus là ! Plus exactement, un chantier est mis en place pour la rebâtir.
Vivement l’hiver que nous allions inaugurer ce nouvel abri. Première pause du matin à la fontaine, puis nous repartons à l’assaut du Quazémi de Dalt. Il n’y a aucun sentier qui mène à sa cime, c’est ce qui rend l’accès à ce sommet, si particulièrement pénible. 5 minutes après la cabane, il faut quitter le sentier et grimper dans les genets à gauche. Et des genets, nous allons en manger. Le passage d’un isard va nous donner l’occasion de souffler pour le contempler.
Ici c'est vraiment raide
Après les genets, ceux sont les gros blocs de granits qui entravent la marche. C’est assez pénible, mais très rapide. Après 3h02 de marche, nous voilà arrivé au Quazémi de Dalt ; nous voici enfin rendu au départ de l’arête, il est 10h11.
Sommet du Quazémi de Dalt
Les conditions sont idéales : pas de vent, le fond de l’air ni trop chaud, ni trop froid. La vue est bien dégagée mais déjà vers l’Ouest de gros nuages montent. A 10h31, on se lance sur l’arête.
Je ne suis pas plus à l’aise que la première fois, mais les conseils de Nico sont là pour me rassurer.
Il connaît si bien chaque pierre, qu’il m’annonce à l’avance le nouvel obstacle. Il y a le passage sur dalle incliné versant Vernet. C’est spectaculaire.
Nico sur la dalle
Il y a ensuite le passage de la boite aux lettres, qui demande pas mal de concentration. Je suis heureux d’avoir des jambes assez longues pour trouver le sol facilement.
Joli profil vu d'ici
Vient ensuite le passage le plus ludique, le rappel. Il y a une corde en place, mais il ne faut pas lui faire confiance. Une corde de 30m suffit à passer cet obstacle. C’est le moment où je me suis senti le plus à mon aise.
Le Rappel
Puis on enchaine sur le passage des dièdres, de gros blocs posés en équilibre qu’il faut soit esquiver par la droite, soit gravir.
Dans notre dos, une partie déjà parcourue
Quelques passages sont assez impressionnants. Au point le plus bas de l’arête, nous effectuons une pause, il est déjà 11h45. Juste le temps de boire et contempler les 2000m de vide qui nous séparent de Vernet-les-Bains, et nous repartons sur la partie montante vers le pic. Malgré quelques passages encore en adhérence versant pla du Cady, les difficultés s’enchainent plus vite. Nous progressons en corde tendue, alors que nous prenons du dénivelé. Nous irons même chercher une cheminée jamais empruntée par Nico, proche du sommet.
Le sommet est tout proche
A 12h41, soit 5h exactement de marche, nous atteignons la croix sommitale symbolisant les 2784m du Canigou. Et c’est peut-être là où les difficultés furent les plus grandes. Il y a tant de monde au sommet, qu’il est difficile de trouver une place pour prendre le repas. Vraiment l’été est la saison où l’on voit le plus de touristes en chaussures de toile sur un sommet qui ne pardonnera rien aux imprudents. Quelle négligence !!!
La croix sommitale
De gros nuages montent du Vallespir et de la Lentilla, mais sont arrêtés par le versant Est du massif. Sur le Capcir, toute la chaine des Pyrénées est plongée dans une purée de pois. La vue est réduite aux villages du fond de la vallée. Alors, à 13h15, nous prenons le chemin du retour par la cheminée. Là rien d’original, c’est la voie normale venant de Mariailles.
Dernier regard sur l'arête reliant les 2 sommets
Il suffit de suivre le sentier archi fréquenté, alors même qu’un orage se prépare. Le retour jusqu’au torrent du Cady est rapide, mais c’est la suite qui nous paraitra interminable. Alors même que nous descendons, on a l’impression que nous n’arriverons jamais. Tout le contraire du matin ! A 16h26, nous terminons enfin cette belle course, qui reste exigeante, si on la réalise à la journée. Mais le Canigou avait décidé d’être clément en ce jour, et nous avons réussi une belle journée. Ce n’est pas tous les jours que l’on accompli une telle course, et je réalise combien j’ai de la chance. Je réalise aussi que ce fut la 25ième fois que j’ai gravi ce sommet que j’aime tant, et de la plus belle des manières en plus. Merci Nico pour ta patience et ta confiance.
Tracé sur carte de la partie entre Arago et le sommet
La journée en chiffres :
Temps de marche total 7h54 pour 20,8 Km à 3,7 km/h
Temps pour parcourir l’arête : 2h10
Dénivelé positif total : 1350m – Autant en négatif
Point culminant : 2784m.
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