Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic du Madres par le couloir Nord de la Balmette (PD+)

29/12/2016 : Col de Jau – refuge de Callau – Orri de La Balmette – couloir Nord – Roc Nègre (2459m) – Pic de Madres (2469m) – Pic du Bernard Sauvage (2423m) – crêtes de Lapazeuil – Col de Jau

 

Point culminant des Pyrénées Audoises avec ses 2469 mètres, le massif tentaculaire du Madres se gravit souvent par les nombreux sentiers du Capcir, dont il est l’un des sommets emblématiques. L’aborder par la vallée de la Castellane est certainement s’aventurer dans le versant le plus sauvage. C’est également dans partie la plus haute de cette vallée, où la Castellane prend sa source, que l’on trouve les rares couloirs de ce massif. A cause d’une approche un peu longue, ces couloirs ne reçoivent jamais la moindre visite. Je vais néanmoins aller à la découverte de l’un d’ente eux.

Départ du col de Jau à 7h13, -2°C, nuit noire et ciel étoilé. La piste forestière qui s’enfonce dans le massif de la Rouquette est totalement glacée. En effet, l’eau de la fonte des neiges a gelé durant les nombreuses nuits froides. Ce n’est pas l’idéal pour avancer sereinement, raquettes inutiles, crampons tout autant. Ce bout de piste est catastrophique car il monte dans un premier temps puis perd ensuite le dénivelé acquis. Je laisse sur ma gauche le refuge de Callau en ruine à 7h41 après 27 min, et je poursuis mon chemin sur la piste. Cette fois il y a une pellicule de neige croutée, plus stable.

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Après 3 virages, il faut quitter la piste pour s’engager plus en profondeur dans la forêt, au niveau d’un gros cairn bien visible. A présent la prise de dénivelé est plus sérieuse. Le balisage est pratiquement inexistant, le sous-bois est sale où de nombreux résineux morts jonchent le sol, mais étrangement des traces de pas dans la neige prouvent qu’il y a déjà eu de la visite.

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Le jour se lève vite et le soleil éclaire dans mon dos les premiers sommets. Pic de Dourmidou.

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En vallée de la Castellane

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Le haut du couloir est déjà visible

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Bien que la neige soit de plus en plus présente, elle n’est pas assez profonde pour entraver la marche. Sans difficulté technique donc, je franchis le verrou de la Balmette à 9h17. Cela m’aura demandé 1h59 de marche.

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Le cirque de la Castellane

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Couloir Nord de la Balmette

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Le couloir que j’ambitionne est visible immédiatement sur la gauche depuis l’orri de la Balmette. Il faut donc quitter l’axe principal de cette vallée suspendue, pour se diriger à gauche plein Nord dans les pierriers couverts de rhododendrons. Il y a des traces d’ongulés certainement isards ou mouflons, mais je n’en verrai pas un. Il est 9h40 quand je me pose à la base du cône de déjection pour m’équiper.

 

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Départ du couloir

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Au loin le département de l'Aude et pic de Dourmidou au premier plan

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9h53, 2150 mètres, je me lance. La neige n’est absolument pas transformée, c’est du sucre. Heureusement la couche est peu profonde, à peine plus haute que la cheville. Cela m’évite un brassage trop fastidieux. La pente n’est jamais extrême, elle doit avoisiner les 40° au plus incliné, mais le couloir est vraiment esthétique. Il tourne comme une virgule sur la droite, si bien que l’on ne voit jamais la sortie. Le manque criant de neige a laissé à nu une grosse dalle de granit ; ce sera le seul passage technique, qui apporte juste ce qu’il faut de difficulté pour rendre cet exercice plaisant.

 

Une partie déjà gravie

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Gros plan sur le Pech de Bugarach au centre

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La sortie est proche

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Je sors du couloir à 10h36, après 2h58 de marche depuis le départ. La sortie n’aboutit pas directement sur la crête sommitale, il faut partir sur la gauche et aller à la rencontre du soleil. Ensuite, suivre plein Ouest la crête qui passe par toutes les cimes du massif.

 

La longue crête à suivre

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Sommet du Roc Nègre d’où l’on voit les 2 autres cimes majeures du massif, Pic de Madres à gauche Pic de Bernard Sauvage à droite

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Mont Coronat et massif du Canigou au loin

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On peut alors suivre le balisage rouge et jaune du tour du Capcir. Le passage le plus technique après le Roc Nègre où il faut poser les mains est orienté plein Sud, donc chaud, à l’abri du vent et libre de neige. Une fois les 3 pas délicats franchis, il ne reste plus qu’à traverser le plateau et gagner le point culminant de Madres. Chose faite à 11h57, pour 3h53 de marche. C’est sans conteste le plus vaste panorama du département des Pyrénées Orientales, comme de l’Aude. Hormis le secteur du Puymorens, tous les hauts sommets Catalans sont présents. C’est même la première fois que je vois clairement le Mont Valier pourtant si loin vers l’Ouest Ariégeois.

 

La coume de Ponteils et pic de la Pelade

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Le sommet tout proche

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Pic du Roc Nègre et massif du Canigou

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Un randonneur de Lézignan se trouve au sommet également, l’unique personne que je croiserai de la journée. Nous partageons un café, échangeons nos impressions sur le faible enneigement, puis il s’en retourne vers le Capcir d’où il est venu.

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12h38, déjà le temps de quitter ce belvédère, et je mets le cap sur le dernier sommet majeur, tout proche, le plus identifiable depuis Carcassonne. Il s’agit de descendre jusqu’au col et reprendre un peu de dénivelé. Sommet du Bernard Sauvage à 12h56, après 4h12.

 

Vallée de la Castellane

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Sommet et crête à suivre

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Pour effectuer une boucle et rejoindre le point de départ de la façon la plus directe qu’il soit, il suffit alors de descendre la crête de Lapazeuil, frontière naturelle et administrative entre les deux départements voisins. On peut suivre dans un premier temps une clôture, mais elle est partiellement détruite. Il suffit alors de garder sur sa droite le précipice de la vallée de la Castellane. A découvert cela ne pose pas de question, mais en retrouvant la végétation, cela devient plus confus. Pourtant on trouve de façon épisodique un sentier. Les traces de gibiers ne trompent pas, les animaux connaissent et empruntent ces sentiers, il n’y a qu’à les suivre.

 

Une partie déjà parcourue

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Plateau à suivre

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Dernier regard sur le couloir

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A 1750 mètres, en forêt, la crête devient plus floue et le sentier plonge de façon évidente sur la droite en direction de la route forestière. Cela permet de rentrer sans se poser de question, d’autant que ce sous-bois est malcommode. Une fois sur la piste, la suivre pour rejoindre ainsi le col de Jau, à 15h19, après 6h22.

Après le couloir du Clot Tort, j’ai découvert un nouveau très beau couloir, sauvage, isolé, mais qui permet de réaliser une boucle complète dans ce massif boisé et exigeant. De l’alpinisme bien loin des spots traditionnels du Cambre d’Ase ou du Puymorens.

 

Trace GPS : http://www.openrunner.com/index.php?id=6896903

Fichier GPX à télécharger

 

Tracé de la partie couloir et des 3 sommets sur carte IGN 1/25000

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 6h22 pour 18,2 km à 3 km/h

Couloir : départ 2150m – sortie 2300m sur 200m soit 36.86° en moyenne

Dénivelé positif total : 1081 m – Autant en négatif

Point culminant : 2469m

 

Autre couloir au Madres : Pic du Madres par le couloir du Clos Tort PD+



30/12/2016
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