Pic du Madres par le versant Nord/Ouest
19/12/2020 : D118 (1300m) – chalet forestier du Carcanet – cabane pastorale de Jasse Grande – Serrat Gros de les Clotes – GRP – Pic de Madres (2469m) – aller/retour
Point culminant des Pyrénées Audoises avec ses 2469 mètres, l’imposant massif du Madres propose une grande variété d’accès par les Pyrénées-Orientales, mais bien peu par l’Aude. Le point de départ de cette randonnée sera étonnamment par l’Ariège, mais retrouvera sur les hauteurs, les terres Audoises. C’est l’occasion pour moi de retrouver la montagne entre deux confinements. Départ à 8h10, sur la route entre Escouloubre-les-bains et le col du Carcanet, au niveau de bâtiments en ruines. La température est de 4° et le vent quasiment nul. Il faut suivre une piste forestière, puis rapidement à la première intersection, s’engager sur la piste de gauche.
Tourner à gauche
Dans un premier temps, il s’agit d’un jeu de pistes, forestières bien entendu ; un labyrinthe où il faut suivre le balisage jaune pour ne pas se perdre. Les routes forestières portent même des noms. Je trouve en ce jour la neige de façon continue à partir de 1600 mètres. Au niveau d’un ruisseau, quitter la piste et monter droit dans la forêt en suivant toujours les balises jaunes. Prendre soin de garder le cours d’eau à main droite. Je parviens à cette intersection à 9h05, en 55 minutes.
La piste d'où je viens - Tourner à gauche
Route forestière fréquentés par les chasseurs de grands gibiers
Le sentier est propre mais semble peu pratiqué. Le couvert végétal dense n’a pas permis à la neige de recouvrir le sol. C’est donc sans difficulté que l’on avance sans équipement. Je retrouve de belles sensations, celle du cœur qui s’emballe, celle d’entendre des dizaines de petits bruits. Les arbres grincent, le ruisseau chante, je me sens épié mais pas en danger ; observé je le suis, par un cerf, qui n’attendra pas que je l’immortalise en photo, et sitôt aperçu qu’il disparait derrière un pin. En sortant de la forêt, il faut alors traverser le ruisseau et obliquer vers le Sud/Est. La vue s’ouvre peu à peu sur un panorama à 360°. La neige est bien présente, et je vais chausser les raquettes à la cabane pastorale. Je parviens à la cabane en 1h31.
L'horizon s'ouvre sur le plateau d'altitude
Gros plan vers où il faut se rendre
La cabane perchée à 1840 mètres
Cabane pastorale de Jasse Grande
Intérieur minimaliste mais complet
4 places mais un matelas unique
A 9h53, je mets le cap vers le point culminant du massif. La distance est grande car il faut contourner par la droite une dépression d’où prend sa source le torrent de l’Aiguette. Il faut se méfier de l’illusion optique qui laisserait croire que le Bernard Sauvage serait à quelques enjambées. Le sentier traverse un bosquet puis débouche sur un altiplano comme il en existe de nombreux sur ce sommet tabulaire. La neige porte bien à partir de 2100 mètres ; elle est totalement gelée. Il ne reste plus qu’à trouver le bon rythme de marche, et suivre la longue crête jusqu’au point culminant.
Hauts sommets du Capcir
Gros plan sur le Pic Péric et Petit Péric
Roc Blanc à gauche et pic de la Camisette à droite
Altiplano désertique
Versant Nord du pic de Bernard Sauvage
Le sommet est atteint à 12h08, pour 3h46. Le vent souffle, la température est glaciale. Mais gravir le Madres sans vent serait une anomalie climatique ! Je savoure ce moment solitaire qui m’avait tant manqué. En ces temps troublés où l’on perd vite la valeur du bien et du mal, il me vient cette citation d’Edgar Morin : « A force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel ». Pour moi, il est essentiel d’arpenter les cimes, là où l’on se sent plus que jamais vivant. Repas sur place face au Canigou, malgré le vent de Sud.
Versant Sud du pic de Bernard Sauvage
Vue vers le Sud
Gros plan sur le domaine skiable de Formiguéres
Vers le Sud Coume de Ponteils et proche pic de la Pelade
Du sommet vue vers l'ouest ariégeois
Du sommet vue vers le Nord audois
Supporter le froid en position statique a ses limites. Je quitte donc le point culminant du jour à 12h48, pour rentrer en revenant sur mes pas. Avec le vent de dos en descente, tout devient plus facile. Et à l’abri du vent il fait même bien chaud. J’ai tout loisir d’apprécier le même paysage sous un autre angle. J’aime ces paysages singuliers du Madres. La suite n’est qu’un retour déjà connu. Je passe pour la seconde fois à la cabane à 14h15, après 5 heures de marche.
La neige masque les ondulations de la crête qu'il faut suivre
Paysage singulier de l'altiplano
La cabane pastorale au milieu de la Jasse Grande
Je déchausse les raquettes à la cabane, et 10 minutes plus tard, j’enchaine la descente. Il ne me faudra qu’une heure pour revenir au point de départ. Fin de cette belle journée à 15h25, en 6 heures tout rondes. Ce n’est pas l’accès au Madres le plus rapide, mais c’est certainement le plus facile quelque soit les saisons.
Tracé du jour :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 6h00 pour 20,5 km à 3,4 km/h
Dénivelé positif total : 1232 m – Autant en négatif
Point culminant : 2469m
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