Refuge des Oulettes de Gaube en hivernale

28/02/2021 – Jour 1 : La Raillère – GR10 – Pont d’Espagne – lac de Gaube – Refuge des Oulettes de Gaube

Découverte de façon brutale de la vallée certainement la plus parcourue des Pyrénées française, celle menant au pied de la face Nord du Vignemale. Je n’ai jamais foulé ce classique tronçon du GR10. Départ à 9h40 du parking de la Raillére, la neige se met à tomber. Il neige de gros flocons, mais cela ne tient pas encore au sol, où bien peu. Ce départ plutôt bas, nous permet de parcourir le sentier des cascades.

Départ du GR10 au niveau de la centrale électrique

En se garant au pont d'Espagne, on peut faire l'économie de 1h30 de marche pour 8€ la journée

Cascade d'Escane Gat

Cascade de Pouey Bacou

Cascade de Boussès (1390m), la dernière avant le pont d'Espagne

Au moment où nous passons au pont d’Espagne à 11h23, après 1h43, il neige fortement. Une courte erreur d’aiguillage au pont, et l’on retrouve le GR10. La montée est régulière, et le paysage de plus en plus blanc. Pourtant, la neige va cesser de tomber, laissant même entrevoir par endroit le bleu du ciel. Nous arrivons au lac de Gaube à 12h34, après 2h44. Nous trouvons un coin à l’écart de la foule, car foule il y a, pour prendre le repas. Ce lac est The destination, et il faut voir les équipements très légers des touristes qui s’offrent un bol d’air Pyrénéen !

Cascade au Pont d'Espagne

Un résineux colossal

Lac de Gaube vu vers l'amont

Nous reprenons la marche à 13h17. La neige tombe à nouveau, doucement, silencieusement, rien qui ne laisse présager la suite. Au niveau de la cascade Esplumouse (1936m) l’ambiance météo change radicalement. Le vent souffle avec force et apporte un froid soudain, saisissant. Nous nous couvrons et poursuivons. Plus nous nous élevons et plus le vent se renforce. Les quelques personnes que nous croisons nous donnent des informations terribles sur la tempête qui s’abat plus haut. Passé les 2000 mètres d’altitude, c’est un jour blanc à présent auquel nous devons faire face. Le refuge n’est plus très loin, cela mérite d’insister. La neige porte très mal sans raquettes ; nous laissons de profondes traces qui disparaissent en quelques minutes sous les rafales. Pratiquement à tâtons, nous parvenons au refuge des Oulettes de Gaube à 15h39. Fin d’une marche de 5h16 d’ascension. Visiblement nous ne serons pas seuls dans le refuge, il y a des sacs de couchages dans le dortoir.

En amont du lac de Gaube

Vue en aval sur le lac de Gaube

Le refuge derrière le rocher à gauche

Un peu de confort

En effet deux skieurs reviennent du glacier d’Ossoue, nous parlant de quantité de neige colossale très instable. Le tempête bat son plein, la montagne hurle. Mais dans le refuge, nous sommes bien à l’abri du froid, comme du vent. La soirée sera chaude grâce au poêle et au bois présent dans la réserve. Nous devisons sur la suite à donner à notre aventure, et il convient d’attendre le dernier moment pour prendre une décision, face à de telles conditions climatiques.

Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 5h16 pour 13,5 km à 2,5 km/h

Dénivelé positif total : 1214 m – Dénivelé négatif total : 45 m

Point culminant : 2151m

01/03/2021 – Jour 2 : Refuge des Oulettes de Gaube – lac de Gaube – Pont d’Espagne – La Raillère

Réveil à 4h30, le vent souffle encore, retour au chaud dans les plumes. Lever définitif à 6 heures, nous nous concertons et le consensus est vite trouvé. Il faut faire demi-tour. Mais nous ne sommes pas montés au refuge pour rien. Enfin le seigneur Pyrénéen se dévoile à nous, tel qu’il est, imposant, altier, d’une beauté innommable. Une face de 1000 mètres de roche nous domine. Pour donner une idée de l’ampleur, c’est l’équivalent de 3 Tour Eiffel empilées. Ce versant Nord a une majesté sans égale.

Le Vignemale au petit jour

L'intégralité du cirque nord

Le refuge face au seigneur

Après avoir rassemblé nos effets personnels, nous profitons encore de très longues minutes de ce paysage hivernal d’altitude si particulier. C’est à 7h17 que nous quittons le refuge par l’itinéraire aller. La vue générale est meilleure en ce jour, nous profitons pleinement du décor qui avait été partiellement masqué la veille. Il eut été regrettable de ne pas apercevoir ce beau massif montagnard.

Le seul passage "critique"

Il n'y a plus qu'à "glisser" vers le bas

On ne se lasse pas

Gros plan sur la Pique Longue

Le Vignemale s'éloigne doucement

C’est une descente directe que nous effectuons, sans la moindre pause, mais en mode contemplatif. Puisque le Vignemale veut rester solitaire, nous ne perdons pas de temps, afin de traverser les Pyrénées en voiture, pour repartir vers un lieu plus clément. Nous étions venus pour faire un couloir, et bien il faudra revenir. La montée au refuge des Oulettes est déjà une belle balade en soi. Fin de la matinée de marche à 11h32, pour 4h14 de descente. Nous reviendrons, c’est certain, plus riche de cette expérience.

« Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends » Nelson Mandela

A cet instant le vent disparait