Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Tour du massif de Tabe versant nord par les crêtes depuis Montferrier

05/10/2024 : Montferrier (690m) – Mont Fourcat (2001m) – Col d’Aygue Torte – Sommet de l’Estagnole (1934m) – Col du Han – Pic du Han (2074m) – Col de Cadène – Pic Galinat (2115m) – Col de l’Etang d’Appy – Pic de Girabal (2169m) – Col de Girabal – Pic de Saint-Barthélemy (2348m) – Col du Trou de l’Ours – Pic de Soularac (2368m) – Col de la Peyre (1725m) – Jasse Pratmau – Montségur

 

Le massif de Tabe qui abrite en son versant nord la station de ski des Mont d’Olmes, est un massif très avancé vers le nord loin de la ligne de crête frontalière, lui conférant une individualité propre. En forme d’arc de cercle, les sommets s’étirent du Mont Fourcat à l’ouest jusqu’au pic de Soularac à l’est. J’avais en tête depuis plusieurs saisons d’en faire le tour par les hauteurs, mais un tel parcours me paraissait déraisonnable. Avec les années qui passent, j’ai fini par faire taire la raison pour écouter prioritairement la passion. C’est donc depuis la mairie de Montferrier que je prends le départ à 5h41. Je m’engage donc plein nord sur le GRP Tour du Massif de Tabe balisé jaune et rouge. Mais il n’est pas prévu de le suivre intégralement, seulement adapté en fonction de mon tracé personnel. Je vise donc le hameau de La Peyregade, mais dans l’obscurité et le pas facile, je tourne machinalement sur ma droite sur le GR avant de faire rapidement demi-tour. Il faut arriver à La Peyregade avant de changer de cap et de profil de terrain. C’est chose faite après 1h09. Le balisage passe à présent en jaune. Le sentier s’élève cette fois de façon plus marqué, soutenu mais jamais excessif. Dans la pénombre du jour naissant, entre chien et loup, je vais trouver un cèpe puis 2, et en sortant un peu du sentier un troisième puis des girolles ; je dois me raisonner afin de reprendre la randonnée sinon je pourrais passer la journée à arpenter le sous-bois pour poursuivre la cueillette. Le sentier débouche alors sur une piste où 3 sangliers s’enfuient brutalement sur le talus. Moins de 5 minutes après cette rencontre impromptue, je comprends le pourquoi de la fuite de ces cochons, une battue se met en place. Il faut que je passe mon chemin à mon tour au plus vite si je ne veux pas servir de cible ! Je ne tarde pas à retrouver le GRP, où il faut prendre à gauche. Une montée douce permet de gagner 100 mètres et de sortir du sous-bois, et une seconde plus raide dans la pelouse en gagne 100 de plus, pour accéder à la cabane pastorale du Coulobre. Il est 8h15, il fait grand jour et j’ai mis 2h32 pour arriver au pied de la rampe terminale nord du Mont Fourcat.

 

Première vue sur le Mont Fourcat

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Mont Fourcat et la cabane de Coulobre sur le plat à droite
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La plaine ariégeoise
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Pic de Saint Barthélemy versant ouest où l'on devine la station des Mont d'Olmes
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Cabane pastorale bien gardée
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Droit dans la pente, mais le point culminant est encore loin
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La partie terminale de la première ascension du jour se passe dans des landes de bruyères et de gispet. La cime qui pointe au bout de l’horizon n’est pas le sommet, ni même la suivante. Il faut rester modeste car la pente est soutenue, et chaque bosse serai une occasion de se décourager. Le vent souffle, il souffle même très fort comme les fois précédentes où j’ai gravi ce sommet. De la glace est prise dans le sol dur comme de la pierre ; c’est le permafrost ariègeois, c’est dire combien la température est basse. Je parviens au sommet du Mont Fourcat à 9h02, après 3h19. Cela aura demandé 1420 mètres de dénivelé positif pour ne culminer qu’à 2001 mètres. Pour les cyclistes avertis, cela correspond au Port de Pailhères, pour les pêcheurs catalans au barrage des Bouillouses. Pour une altitude « modeste » mais par son positionnement sur la chaine, ce Mont Fourcat est un belvédère exceptionnel. Il me laisse sans voix devant d’étendu du paysage et des cimes qui s’étirent à l’ouest. Un tour d’horizon et je me plaque au sol pour prendre le petit-déjeuner à l’abri du blizzard. La température alors est de 8°C mais avec les 60 km/h du courant d’air, le ressenti est hivernal or je n’ai pas la tenue adéquate pour y faire face. A 9h25, je repars pour la chevauchée en crête.

 

Un lever de jour réchauffant

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La crête nord du Pic de Saint-Barthélemy
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Trois sentinelles sur la crête
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Première bosse à effacer
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Seconde bosse vue depuis la première
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Sommet vue vers  le nord
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Sommet vue vers le sud/ouest
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Une partie de la crête à suivre

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Gros plan sur le Pech de Bugarach
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Gros plan sur le Pic de Ruhle
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Gros plan sur le Pic de la Coume d'Enfer
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Gros plan sur le Pic de Serrère
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Gros plan sur le Pic de Font Blanca
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Gros plan sur les "3000"
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Gros plan sur le massif de Bassies à gauche et Pic de Certescan à droite

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Loin à l'ouest les 2 grands du Couserans
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Gros plan sur le Pic du Midi de Bigorre
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Gros plan sur le Pic Carlit

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Les prochains pics comme destination
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A cette altitude dans ce massif, la crête se compose d’une large pelouse. Descente rapide au col d’Ayge Torte si étendu qu’on le passe sans même s’en rendre compte, lorsque se redresse une nouvelle fois la pente pour se hisser sur le Sommet de l’Estagnole. La marche est rapide et agréable malgré les secousses vigoureuses du vent. C’est après le passage du col du Han que l’on trouve la partie la plus intéressante de l’itinéraire, les 140 mètres d’ascension du pic de Han. Ce sommet en forme de tour est un bel empilement rocheux qui demande un peu l’usage des mains dans sa partie terminale, sans pour autant être trop technique. Je me hisse sur le pic de Han à 10h45, pour 4h44 de marche. Ce pic domine la station de ski des Mont d’Olmes. Là encore, un panorama très étendu. Pas de cairn ostentatoire au sommet, un côté plus confidentiel pour une cime si proche d’un parking. J’enchaine sans plus attendre.

 

Le Mont Fourcat versant Sud

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Sommet de l'Estagnol et Pic de Han
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Sommet de l'Estagnole à gauche, Mont Fourcat à droite
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Gros plan sur le proche massif des Trois Seigneurs

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Au premier plan le Pique d'Endron
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Le Mont Fourcat à gauche rond comme une bouse molle
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En direct du Pic de Han
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Station des Mont d'Olmes vue depuis le Pic de Han

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Vue en direction du Pic de St Barthélemy
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Mont Fourcat vu depuis la cime du Pic de Han
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La descente du pic de Han est un petit sentier étroit qui descend au col de Cadène. A cette intersection, le sentier du GRP prend la direction de l’étang d’Appy et évitant la crête. Je vais rester sur la crête. Un pas un peu athlétique pour grimper un petit mur et la crête s’enchaine facilement. Le profil général de cette crête est presque monotone car c’est un enchainement de montées et descentes de plus ou moins 150 mètres de dénivelé. Le pic de Galinat est atteint à 11h27 après 5h15. Sans y paraitre, le dénivelé positif cumulé est déjà de 2008 mètres. Le vent s’est calmé il faut en profiter pour avancer. La descente de la crête Est est une formalité qui aboutit au Col d’Appy. A cette instant, on retrouve le balisage du GRP pour poursuivre plus à l’Est. Pour ce nouveau sommet, bien que le différentiel n’est que de 140 mètres, la pente raide va m’obliger à faire une pause sur la cime du Pic de Girabal à 12h20. Une demi-journée conclue en 6h02 et pas moins de 2215 mètres positifs. Le panorama est sensiblement identique à celui des sommets déjà visités, si ce n’est une ouverture encore plus étonnante sur le plus haut sommet des Pyrénées et son vassal le Posets. Pause repas, seul et sans vent.

 

Col de Cadène
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Pic de Han et Mont Fourcat
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Crête Est du Pic de Han
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Pic de Girabal au second plan
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Etang de Fage Belle en versant nord
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Vue vers le sud sur l'Etang d'Appy
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Gros plan sur l'Etang d'Appy
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La pause repas approche
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Col de l'Etang d'Appy le bien nommé
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Sommet du Pic de Girabal
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Gros plan sur le Roc Blanc
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Toujours l'Etang d'Appy depuis la cime du Pic de Girabal
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Une partie de la crête déjà parcourue
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Gros plan sur le Mont Valier et les Cuns de Aula
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Gros plan sur le Pic des Posets
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Gros plan sur le massif d'Aneto
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Gros plan sur les Mont Rouch
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Les plus hauts sommets Ariégeois par delà la Pique d'Endon
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Le Pic de Girabal constitue alors le point médian du jour. Il s’agit pour moi également de l’ascension du seul sommet qui m’était encore inconnu sur cette crête. L’essentiel du dénivelé positif est acquis mais la perte d’altitude promet de faire chauffer les cuisses. Reprise de la marche à 12h55. A présent le sentier se rapproche des deux sommets majeurs du massif, les seuls à dépasser les 2300 mètres. Ce n’est donc pas le hasard si du monde se presse au col de Girabal et s’anime sur les pentes. Le col de Girabal est bien un lieu de passage car il est ouvert aux quatre points cardinaux ; pour moi ce sera l’Est. Bien que 350 mètres restent à gravir, je trouve cette crête plutôt agréable, que j’ascensionne avec un pas léger et le 5ième sommet du jour à 13h52 en exactement 7 heures. Nouveau tour d’horizon sur un sommet que je vois quotidiennement depuis Carcassonne.

 

Crête Ouest du Pic de Saint-Barthélemy
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Col de Girabal
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La crête allant du Mont Fourcat au Pic de Girabal
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Crête Ouest du Pic de Soularac
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Cime du Pic de Saint Barthélemy
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Vue rapprochée vers le Sud/Est
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Etang Supérieur de Soularac
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La suite de la crête est toujours aussi agréable mais plus rocheuse. Passage au col du Trou de l’Ours où le GRP plonge en versant nord. Moi je poursuis ma chevauchée en crête. L’ascension du point culminant du massif va mettre en évidence ma fatigue générale. Rien de technique mais il faut quand même donner du rythme pour avaler encore 150 mètres d’ascension. Je parviens enfin à 14h40 sur le Pic de Soularac. Les chiffres parlent d’eux même : 7h33 de marche et 2700 mètres. Nouvelle pause à l’écart de quelques randonneurs, que de monde croisé en moins d’une heure.

 

Etang du Diable et étang des Truites
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Vue vers l'Est depuis le pic de Soularac
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Montségur prochaine destination 1400 mètres plus bas
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Plus de sommet à présent, mais encore un col à franchir. Je m’engage sur la crête Est du Pic de Soularac qui domine le bel Etang Tort. La marche est facile, le balisage jaune bien présent. Je croise un groupe de randonneurs qui s’achemine au Soularac d’un pas bien lent, c’est donc que la pente doit être prononcée. Je suis passé ici en décembre dernier en raquettes et le terrain sans neige me parait nettement plus facile. La perte de dénivelé marque le retour de la bruyère et du gispet. Je ne fais que passer sans l’arrêter au bord de l’original Etang Tort. En suivant facilement le balisage jaune, on gagne sans encombre le col de la Peyre à 16 heures. A présent, la marche en pelouse va prendre fin pour se poursuivre en forêt.

 

Carrière de Trimouns
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Gros plan sur l'Etang Tort (survoler l'image pour voir la version hiver)
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Etang Tort
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Sur la rive de l'Etang Tort (survoler l'image pour voir la version hiver)
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Depuis le col de la Peyre la marche se fait sur une agréable piste forestière jusqu’à la jasse de Pratmau où résident encore quelques vaches. Ici, il faut chercher un peu un peu le balise du GRP au milieu de la pelouse. La plongée en fond de vallée est de plus en plus rapide et toujours sur piste. Petite parenthèse mycologique. Les Ariègeois ne mangent pas les lactaires délicieux, soit, mais par contre ils les piétinent. Curieux comportement ! Heureusement il y en a en quantité pour le gourmand catalan que je suis de ces champignons. Par manque de place dans mon sac et de temps, je dois me résoudre à interrompre la cueillette et enchainer sans regret. Je hâte le pas car je me fixe une arrivée avant la nuit. Au passage de la Coume, enfin il va y avoir de plus en plus de panneaux informatifs sur le temps et la distance à parcourir. C’est motivant pour presser le pas et essayer de déjouer les temps estimatifs.

 

Une belle forêt de hêtres
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Encore 45min avant Montségur
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L’objectif suivant est le village de Montségur, souvent étape sur le GR107. Je parviens au village à 18 heures, le tout en 10h40, soit 3h30 seulement après avoir atteint la cime du Saint-Barthélemy. Il reste encore le col de Montségur à escalader. Cela se passe sur un bon sentier qui évite astucieusement la route. Au passage du col ne pas oublier de jeter un œil sur la forteresse qui culmine sur son rocher, magnifique citadelle du vertige. Puis enchainement pour l’ultime tronçon en forêt sur un sol boueux et glissant. J’en termine à 19h09 après 11h47 d’une marche soutenue. Quelle belle journée ! Quel beau et riche massif. Beaucoup de vaches, pas un mouton, pas un isard mais des bipèdes au Saint Barthélemy. Heureux d’avoir pu concrétiser un parcours qui sommeillait depuis trop longtemps dans la si longue liste de mes projets. Aujourd’hui j’ai suivi les mot de Winston Churchill : « Agissez comme s’il était impossible d’échouer ».

 

Le Pog de Montségur
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Le château sur son Pog
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Nouvelle vue du château de Montségur depuis le col
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Trace du jour :

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 11h47 pour 39 km à 3,3 km/h

Dénivelé positif total :  2916 m – Autant en négatif environ

Point culminant : 2368m

 

 



09/10/2024
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