Tour du pic de Tres Estelles
14/04/2012 : Escaro – Pas du Grau – Forêt domaniale du Très Estelles – Pic de Très Estelles (2099m) – Maison forestière de Founguéré – Escaro
En ce matin de printemps, avec Yannick, nous avons rendez-vous avec un sommet symbolique du Conflent. Cette randonnée sportive démarre de l’ancien village minier d’Escaro (musée du fer). Il a neigé dans la nuit sur les sommets, donnant à cette journée une petite saveur hivernale. Nous nous mettons en marche à 8h05 en zigzagant dans le village pour aller chercher le château d'eau et suivre le sentier balisé en jaune et rouge. Ce départ permet de monter sur un chemin en prairie et ainsi couper en plusieurs points une piste forestière.
Première vue sur le sommet sous la neige
Le balisage est très présent et vraiment clair. Il n'y a qu'à suivre la flèche ; pour nous c'est le col de la llose.
C’est donc sans difficulté que nous atteignons à 8h45 un carrefour nommé Pas du Grau. La vue commence à se dégager sur le massif du Madres ainsi que le plateau Cerdan.
Col du Pas du Grau
Nous poursuivons notre marche sur notre gauche pour quitter la piste principale et emprunter le sentier qui s’enfonce dans la pinède. La pente est prononcée mais le chemin est stable. Après 15 min le sentier croise en plein bois la fontaine d’Aigues Vives qui coule suffisamment pour pouvoir remplir ses bidons. Le sentier va couper encore par deux fois la route forestière rencontrée plus bas ; ici il suffit de traverser et remonter aussitôt en face.
Le panneau nous indique que nous sommes sur le bon itinéraire.
Rencontre des premières neiges aux alentours de 1500m.
Le sentier fini par monter de façon très raide et nous fait prendre rapidement du dénivelé. La neige fraiche trahi la présence d’isards devant nous. Visiblement ils nous devancent de quelques minutes mais comme nous parlons assez fort nous ne les apercevons pas. Le sentier arrive à un col en balcon sur la vallée de Mantet d’une part et la réserve naturelle de Nyer d’autre part. Soudain quels paysages majestueux s’offrent à nos yeux ébahis sur les proches sommets de Pic de Serre Gallinière et du Pic de la Dona. Mais ce n’est pas tout, deux isards sont à quelques pas de nous et ne semblent pas perturbé par notre présence si proche ; ils vont finir par disparaître dans la forêt.
Porteille de Mantet à gauche et Pic de la Dona au centre
Nous poursuivons sur un chemin en crête un peu escarpé mais sans grande difficulté. Le spectacle va se poursuivre grâce au vol gracieux d’un couple de vautours fauves se posant même là où nous avions surpris les isards. La faune de la réserve en ce jour, avait décidé de rendre notre samedi inoubliable.
Le vautour fauve
L'hiver fait de la résistance
Après quelques lacets, le sentier revient versant sud au milieu de genêts puis arrive au col sous le pic.
Le village d'Escaro à nos pieds
Le sommet n’est plus qu’à quelques enjambés que nous allons effectuer pour notre plus grand plaisir. Il est 11h05 quand nous foulons le sommet du Tres Estelles à 2099m.
Col sous le sommet - chacun choisira sa route !
Quel belvédère que ce sommet débonnaire !!! Pour moi c’est sans aucun doute le plus beau panorama qu’il soit possible de proposer dans les Pyrénées-Orientales. Par où commencer ? A tout seigneur, tout honneur : celui qui capte tous les regards est le Canigou le plus proche, séparé seulement de nous par les vallées de la Rotja et celle du Cady d’où l’on peut voir, et c’est assez rare, l’ermitage de Saint Martin du Canigou.
La chaine s’étire ensuite sur les sommets du Puig Rotja puis du Pic des Sept Hommes, le pla Guillem, Collade des Roques Blanques jusqu’à la porteille des Avets d’où commencent les Esquerdes de Rotja.
Col de Boucacers et pla Guillem
Vient ensuite la Cime de Pomarole qui masque le Roc Colom. Toujours plus à l’Est sur la frontière se dresse le Pic de la Dona vu plus tôt mais en plus le Pic du Géant et l’austère Pic de Prats de Bassibes.
Au loin les Pic jumeaux Redoun et Gallinas
Viennent ensuite au Nord Ouest les hauts sommets Cerdans que sont les Pics Oriental et Occidental de coll Roig, le Pic Carlit, le Tossal Colomer, ainsi que les Pics Pérics. Cette fois au Nord c’est le Roc Blanc qui émerge du Donezan Ariègeois, au Nord/Ouest le massif du Madres ferme le bal des hauts sommets de plus de 2000m.
Le Roc Blanc le bien nommé
Les Corbières s’offrent aussi à notre regard curieux avec son phare : le Pech de Bugarach. Et enfin vers l’Ouest la Méditerranée laisse apercevoir ses plages de la cote Vermeille. Rien ne manque à l’appel pour ce panorama unique. Il fait encore très beau et nous sommes les seuls à profiter de cette vue qui nous enchante. Durant 30 minutes nous allons contempler ce paysage.
Un sommet, deux frères, trois Etoiles
Même s’il fait encore beau, des nuages commencent à accrocher les sommets frontaliers. Le temps doit se gâter en cours de journée et nous en apercevons les prémices. A 11h35 nous quittons le sommet. Nous avons choisi de ne pas redescendre sur nos pas au col, pour effectuer une boucle, et donc plutôt descendre hors sentier en direction de l’Ouest. Il semble évident que cette option est souvent effectuée car une sente se dessine sous la neige.
Le sommet du Tres Estelles dans notre dos avec les deux chemins possibles.
Nous avons atteint la fin d’un replat herbeux quand midi sonne. C’est parfait, la vue est encore magnifique donc nous allons prendre notre repas ici. 45 minutes plus tard nous reprenons notre marche en entrant dans une pinède. Là encore malgré la neige fraiche, le chemin ne pose aucun problème d’orientation. Il traverse une clairière, puis remonte dans une zone caillouteuse, passe une brèche et bascule à gauche dans une nouvelle pinède.
La clairière.
Le chemin sous les pins est un vrai tapis ; pas une racine ne dépasse. Un rêve pour tout vététiste qui aime faire un peu de vitesse en descente, même notre foulée va profiter de ce tapis. Nous nous laissons glisser dans cette belle forêt jusqu’à rejoindre la maison forestière de Founguéré. C’est un sympathique bâtiment très propre qui propose sous le toit un étage entier de couchage mais il n’y a pas de matelas ni couverture.
La descente se poursuit en lacets, et même s’il reste encore du dénivelé à perdre, c’est avec beaucoup de plaisir que l’on dévale ce chemin.
Un dernier croisement indiquant notre destination.
Le sentier finit par arriver sur la route au niveau du cimetière d’Escaro. On remonte ensuite sur notre gauche pour retrouver le centre du village et atteindre le parking. Il nous aura fallu seulement 2h18 de descente pour boucler le tour du sommet du Tres Estelles. Le clocher sonne 15h quand nous quittons le village, il était temps, la pluie va vite se mettre à tomber. Voilà un sommet que je recommande à plus d’un titre : pour son panorama bien sûr, pour sa faune aussi mais également il offre la possibilité de décoller en parapente de sa cime avec le Canigou en toile de fond. Un accès plus court peut se faire en partant du col de Mantet. Tiens c’est à faire en famille ça !!!
Trace du jour sur carte IGN
Les chiffres du jour :
Temps à la montée pause déduite 2h49 – 2h18 de descente
Temps de marche total 5h07 pour 15,7 Km
Dénivelé positif total : 1271m - autant en négatif
Point culminant 2099m.
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