Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pico de Aneto en hivernale par la voie normale depuis l'Hospice de France

11/05/2013 – Jour 1 : Hospice de France – Boums du Port – Port sous le Pic de La Mine – Refuge de la Rencluse

 

Jadis, faire l’Aneto par l’Hospice de France était une grande entreprise. De nos jours, la route de Bénasque monte jusqu’à 1900m plaçant le refuge de La Rencluse à une demi-heure. C’est pour revivre le parfum de jadis, qu’avec Carole, aspirant AMM, nous décidons de marcher sur le chemin antique des muletiers, des passeurs, des réfugiés et autres contrebandiers qui de tout temps ont franchi le Port de Bénasque. Nous avons rendez-vous en Espagne avec Yannick et Nicolas qui viendront en voiture ne faire que le sommet.

 

Nous laissons la voiture à l’Hospice de France (1385m) à 8h12 pour nous engager dans l‘étroite vallée. Le temps est couvert et la température flirte avec le 0°C. Parfait, la mise en jambe n’en sera que meilleure.

 

Nous allons droit devant

 

Malgré la présence abondante de neige et les ravages causés par les avalanches, le sentier reste visible pendant la première heure. A partir de 1764m, on s’accorde 15 min de pause et l’on chausse les crampons.

 

A présent crampons obligatoires

 

La visibilité est très réduite. Nous faisons une traversée sur la gauche et autour de nous des coulées d’avalanches séparées par des barres rocheuses forment notre champ de vision. Alors on monte dans l’axe de la vallée. Nous sommes attirés dans ce brouillard, aspirés par cette pente qui se redresse à n’en plus finir. Il devient alors évident que nous allons buter sur un verrou. C’est à ce moment que le GPS, formidable outil des marcheurs modernes, va nous sortir de l’impasse. Nous devons redescendre quasiment au point où nous avons chaussé les crampons, et partir vraiment à gauche. Avec cette visibilité presque nulle et la quantité de neige, rien ne laisse entrevoir l’itinéraire. On remonte donc cette coulée à petit pas. Sous ce tapis blanc se cache donc le sentier d’été.

 

A 11h, nous arrivons sur un palier où la pente se radoucit vraiment. C’est une sorte de porte à la mémoire de ce célèbre sentier du Luchonnais. C’est si évocateur du passé que l’on en profite pour faire une nouvelle pause solennelle.

 

La porte de Bénasque

 

Ici on grave les chemins dans la pierre.

 

Saxifrages à feuilles opposées

 

La montée se poursuit alors plus facilement mais toujours dans la brume. Il est bien difficile d’imaginer le paysage qui se cache derrière ce rideau grisâtre. Sans difficulté, nous arrivons à midi au refuge CAF de Bénasque, voilà 3h15 que nous grimpons.

 

Refuge de Bénasque, il est loin d'être en condition d’ouverture

 

On s’installe sur un rocher dégarni et l’on prend notre repas dans un silence étourdissant. C’est si rare que nous nous surprenons à écouter ce silence. Une fois le ventre plein, nous reprenons notre ascension à 12h53. A notre grand étonnement, il a suffit de monter d’une centaine de mètres pour apercevoir quelques cimes proches et un coin de ciel bleu. Par endroit la végétation a déjà repris son cycle de floraison.

 

Pulsatille des Alpes

 

Cime du Pic de Sauvegarde

 

Nous suivons vaguement l’itinéraire d’été quand nous sommes stoppés par une dépression de neige face à nous. Impossible de descendre au fond de la cuvette, trop raide, trop crevassé ! Les Boums du Port (étangs) encore gelés forment le fond de cette cuvette. La décision est dure mais sans appel : il nous faut redescendre de 100m pour prendre à revers cette difficulté. Pour éviter de perdre trop de dénivelé, on repart dès que la pente le permet, sur notre gauche. Exactement sous le Pic de Sauvegarde se cache le port de Bénasque, mais il paraît en ce jour infranchissable. Alors on s’engage dans un beau couloir PD+ plus à gauche, sur les contreforts du Pic de la Mine. C’est du sérieux, pas une seule trace.

 

Le port de Bénasque était à droite sous le coin de ciel bleu

 

Je passe en tête, Carole suit derrière. Après son baptême de couloir il y a une semaine, la voilà qui affronte son second couloir beaucoup plus long et plus raide. Il ne faut pas paniquer, chaque pas est mesuré, il faut souffler régulièrement et faire souvent des pauses. Les mollets brulent autant que le soleil chauffe.

 

 

La sortie approche

 

Toujours le majestueux sommet du Sauvegarde (2738m) sur notre droite

 

Après un passage très raide, la pente devient plus douce et la sortie du couloir est une formalité. Nous atteignons donc la frontière à 14h30. Et là quel spectacle ! Imaginez tout le massif de la Maladeta dans son manteau d’hiver. Le soleil brille sur l’Aragon, nous avons enfin le droit d’admirer ces montagnes éternelles.

 

Panorama au col

 

Pic d’Aneto et col Coronas

 

La descente du couloir, quoique raide, ne pose pas de problème. On perd vite de l’altitude et nous arrivons rapidement sur un plateau.

 

Déjà le couloir que l’on vient de descendre s’éloigne avec à droite le Pic de la Mine (2708m)

 

En face sur l'autre versant, le refuge de La Renclusa où nous allons

 

On cherche à vue le meilleur itinéraire possible mais avec tant de neige, nous passons sans problème.

Sous les 2000m l’absence de neige permet aux plantes de pointer le bout du nez.

 

Erythrone Dent de Chien

 

Au carrefour prendre à gauche

 

Nous rejoignons le fond de vallée, on traverse péniblement un cours d’eau et on file vers l’autre versant. Il faut à nouveau monter. Et la montée vers le refuge de la Rencluse sera pénible. On marche en dévers sur des traces de ski qui portent à peine. Nous sommes obligés de chausser à nouveau les crampons, les raquettes n’aiment pas les dévers surtout sur de la neige transformée en soupe. La fatigue cumulée se fait sentir. Il me semble ne plus avoir d’énergie, alors pour avaler ces 250 derniers mètres de dénivelé, on va piocher au fond du sac un ingrédient, pas bien lourd mais terriblement efficace, et de cet ingrédient il en reste encore une bonne dose : la volonté. Oui la volonté nous fait avancer sans bruit, et la promesse d’une bière nous pousse même. Carole passe devant faire une trace. Je m’en remets à sa volonté. Ainsi nous arrivons à 17h17 au refuge bondé de skieurs Espagnols. Nous cherchons alors Nicolas et Yannick que nous ne trouvons pas. Cela va nous laisser le temps de nous installer, poser nos sacs, reposer nos épaules fourbues et prendre une douche chaude, bien agréable.

 

Le dortoir

 

Entre temps, Nico et Yannick sont arrivés et ont installé leur campement.

Une heure plus tard voilà l’équipe réunie sous le Pic de la Renclusa

 

Nos deux compères vont aller passer la nuit en tente au niveau du pluviomètre alors qu’avec Carole, nous passerons une soirée à l’abri dans le confortable bâtiment.

 

Le campement des hommes.

 

Rendez-vous pris pour 5h45 le lendemain.

 

Tracé du jour :

 

La journée en chiffres :

Temps de marche total 7h00 pour 12,9 Km à 2,8 km/h

Dénivelé positif total : 1581m – Dénivelé négatif total : 812m

Point culminant : 2515m.

 

12/05/2013 – Jour 2 : Refugio de La Renclusa – portillon supérieur – col Coronas – Pico de Aneto (3404m) – col Coronas – Val de Barrancs – Refugio de La Renclusa

 

Le vent a soufflé une partie de la nuit, mais au réveil le calme est revenu. Aujourd’hui nous avons rendez-vous avec un seigneur, l'Aneto. Point culminant des Pyrénées avec ses 3404m d’altitude il règne sur 212 sommets au dessus de 3000m. La plupart des montagnards rêvent d’atteindre cette cime au moins une fois. J’ai eu ce bonheur à l’âge de 17 ans, il y a déjà une éternité. Aujourd’hui toutes les conditions sont réunies pour connaître à nouveau cette joie.

Nos deux bivouaceurs ont survécu à la nuit froide et l’on se retrouve tous les 4 devant le refuge pour donner l’assaut à 6h10.

 

Pic de Paderna (2627m)

 

Le regel nocturne est parfait, la neige est béton. On remonte donc le vallon de la Maladeta. C’est très raide, vraiment raide. Nico a des problèmes avec les skis malgré l’utilisation des couteaux. Yannick, Carole et moi en crampons montons sans difficulté, chacun à son rythme. Avec autant de neige gelée, la prise de dénivelé se fait progressivement. Nous ne sommes pas les premiers à avoir quitté le refuge, mais il y a peu de monde devant nous.

 

Conciliabule sous les premiers rayons solaires.

Pas de problème d’orientation par cette belle journée, c’est droit devant, légèrement sur la gauche.

 

Dans notre dos la frontière franchie la veille avec le Pic de Sauvegarde et le pic de La Mine

 

Tout en prenant de la hauteur on égrène les sommets des PO que l’on vient d’effacer par l’altitude : là le Pic Redoun et ses 2677m, là le Canigou et ses 2784m. Nous arrivons à 8h sur un plateau, à l’altitude du Pic de Coma d’Or (2842m), nous faisons alors une pause bien méritée, il est 8h00.

 

Devant nous le col de la Rimaye et le Pico de la Maladeta à gauche

 

On se remet en marche toujours plus à gauche pour franchir un point clé, le portillon supérieur. Nous le franchissons à 8h30. Ce passage se situe à 2880m ; par beau temps impossible de le manquer mais par temps bouché, c’est à l’altimètre qu’il faudrait le chercher.

 

Carole dans le portillon

 

La vue d’ici change du tout au tout. Nous avons à présent le seigneur Aneto comme point de mire.

 

La vue depuis le portillon supérieur

 

Avec Yannick les souvenirs de notre première ascension reviennent en mémoire, mais le vent dans cette brèche est glacial ; il ne nous autorise pas à nous attarder là, alors on pose les pieds sur le glacier et en avant pour la longue traversée de celui-ci. Nicolas avance bien mieux en ski sur ce type de neige, Carole en crampons est impériale. La longue traversée dans ces conditions d’enneigement est un régal. En été, nous aurions eu droit à de gros blocs de roche forts incommodes. Là c’est un régal.

 

Le portillon supérieur dans notre dos déjà s’éloigne

 

Le granit ici est si beau dans ce massif que l’on en mangerait dixit un grand alpiniste Catalan. Chacun choisit son itinéraire mais nous avons tous le cap sur le col Coronas.

 

 

A 9h13 nous passons au dessus des 3000m, une altitude symbolique dans les Pyrénées. Puis nous arrivons au col Coronas à 9h45 pour y faire une nouvelle halte. On jette un regard par delà le col en direction du couloir Estasen que nous ne gravirons pas cette fois.

 

Depuis leur nuit fraiche, ils ne se quittent plus.

 

On se remet en marche pour l’assaut final et les 200 derniers mètres. La pente est très forte mais la neige est toujours bien gelée. Sans difficulté nous nous présentons sur l’antécime face au célèbre pont de Mahomet. Ultime difficulté à franchir, et pas des moindres, pour atteindre la cime. C’est un passage aérien qui ne permet pas se croiser et où toute chute est mortelle. Certains marcheurs ne le franchissent jamais tant la peur du vide de part et d’autre les terrorise (environ 300m de vide des 2 côtés). Avec prudence et sans froid, le Pas de Mahomet se franchit sans encombre.

 

Un groupe est déjà engagé sur le retour.

 

Pour une première fois, Nico va prendre sur sa corde Carole afin de sécuriser la traversée. Yannick et moi suivons à bonne distance.

 

Yannick sur un passage inconfortable

 

A 11h, après 4h de marche effective, le toit des Pyrénées est atteint. Quelle joie !!! Je suis euphorique. Nous nous congratulons, mieux nous nous embrassons. Rien de plus haut à l’horizon ; les 2 pieds dans la neige on vole au dessus des glaciers.

 

Tous au sommet

 

 

 

Une infinité de pics se dressent vers le bleu azur. A perte de vue, la chaine des Pyrénées déroule ses sommets. Devant cette immensité, on se dit qu’il reste tant à découvrir encore. Ce moment de plénitude est éphémère hélas.

 

Déjà Nicolas et Carole traversent le Pont.

 

Avec Yannick nous allons prolonger ces instants si rares pendant 20 minutes. 20 petites minutes durant lesquelles nous n’aurons rien d’autre que le ciel au dessus de nous. Le plus haut sommet d’un massif aussi imposant, ça va nous marquer longtemps.

A notre tour il faut traverser à nouveau pour retrouver nos partenaires. Il y a peu de monde encore qui patiente pour le Pont de Mahomet, pourtant un couple d’Espagnol va s’engager alors que Yannick et moi sommes dans un passage critique. Quelle inconscience ! Quelle bêtise ! Par miracle nous allons nous croiser mais c’est à éviter absolument. Ce sera le seul point d’imprudence de tout le week-end et il ne fut pas de notre fait.

 

 

La descente au col Coronas, par le même itinéraire, est rapide, puisque nous y sommes à 11h47. C’est là que l’on va prendre le repas, assis au frais dans la neige, dos au sommet, l’immense glacier face à nous. On plaisante, on se taquine, l’ambiance est bonne. Ces moments de complicité seront vite effacés par la suite qui nous attend. A 12h25 il faut se remettre en marche, ou en ski pour Nico. Nous ne reviendrons pas par le portillon mais nous allons effectuer une boucle. Nicolas va s’offrir la plus belle descente de sa saison. Nous nous quittons là puisqu’il file bon train. A trois, on descend en crampons droit dans la pente. Pas de difficulté si ce n’est la neige trop chauffée par un soleil radieux qui s’effondre parfois sous mon poids.

 

Le sommet s'éloigne

 

La perte de dénivelé est vertigineuse, nous allons en moins d’une heure passer sous les 2000m. Avant d’atteindre le fond du vallon, nous allons incliner notre marche vers la gauche, puis plein Nord, parallèle au cours d’eau en fond de vallée. C’est pratiquement de niveau, sous les pins à crochets, que l’on fait un bout de chemin.

 

Avant que l'Aneto ne disparaisse derrière nous

 

Puis se pose la question de la suite de l’itinéraire : soit descendre au plan d’Aigualluts, 100m plus bas, mais cela impliquerait une remontée au Refuge bien longue, soit franchir au dessus de nous un col sous le Pic de la Renclusa et donc remonter dans un terrain peu facile. Nous allons choisir une troisième solution, c’est à dire rester le plus possible de niveau en suivant le relief. Il y a de nombreuses barres rocheuses qui vont demander de remonter pour les contourner, mais toujours sans difficulté. Cela va nous conduire un peu à gauche au col de la Renclusa, juste au dessus du refuge.

 

Marmottes sous le col de la Renclusa

 

C’était la meilleure des options puisque nous arrivons à 15h10, directement au campement où Nicolas nous attend ; il n’avait que 15 minutes d’avance sur nous.

Avec Carole nous aidons nos 2 compagnons à replier le campement, rassembler leurs affaires et les voilà déjà qui filent vers le fond de vallée pour retrouver la voiture et regagner la France. Nous allons passer une seconde soirée dans le confortable refuge. Ce soir il y a moins d’effervescence que la veille, on sent bien que nous sommes un dimanche soir. Enfin un repas au calme dans un refuge Espagnol.

 

On se couche avec des étoiles plein les yeux, le souvenir de cette belle journée est vivace avant de trouver le sommeil.

 

Le tracé du jour

 

La journée en chiffres :

Temps de marche total 7h01 pour 13 Km à 2,5 km/h

Dénivelé positif total : 1509m – autant en négatif

Point culminant : 3404m.

 

13/05/2013 – Jour 3 : Refuge de la Rencluse – plan de Vénasque – Port de la Picade – Pas de l’Escalette – Les Etangs de la Frèche – cabane du Pesson - Hospice de France

Voilà le 3ième jour en haute montagne, et il faut déjà prendre le chemin du retour. Ce matin c’est un départ « tardif », puisque nous commençons notre marche par une descente, à 7h30. Nous prenons à peu de chose prêt le même itinéraire que nous avions suivit pour monter au refuge. Nous arrivons rapidement sur le fond de la vallée. Nous traversons facilement les mêmes cours d’eau qui nous avaient  posé tant de problèmes samedi, et l’on se retrouve au pied de la montée du jour.

 

Là où nous allons, le sentier se devine dans la neige - port de la Picade à droite

 

A présent il nous faut prendre 600m de dénivelé sur un sentier plutôt facile. Malgré la faible présence de neige au pied de la montée, nous conservons les crampons qui vont devoir resservir rapidement. Les marmottes sont de sortie et leur présence se voit partout autour de nous.

 

Belles traces de pattes de marmottes

 

La prise de dénivelé se fait progressivement, le sentier est facile.

Derrière nous l’imposant massif déjà s’éloigne

 

A 9h05, on arrive sur un plateau après 1h30 de marche. Ici nous sommes accueillis par une colonie de marmottes en quête de nourriture. Grâce à la séance de photos, on en profite également pour se reposer. A ce niveau, l’essentiel du dénivelé est acquis.

 

On tourne immédiatement à droite, pour engager l’ultime rampe qui mène au port de la Picade. Avec les fortes accumulations de neige, et le soleil qui nous a rattrapé, nous préférons monter sur le fil d’une crête, moins chargé en neige.

 

Dans le dos, le pic de Pic de Sauvegarde, le port de Bénasque et le Pic de la Mine.

 

Nous passons le port de la Picade à 10h17. La encore, la vue vers l’Espagne est extraordinaire. Le franchissement d’un nouveau col est un enchantement pour les yeux. Avec Carole, on prend plaisir à admirer ce paysage si blanc. Quelle chance nous avons d'être là, un lundi, par un temps clair et chaud. Nous sommes toujours en versant Espagnol. Il faut descendre cette petite cuvette pour rejoindre la frontière au Pas de l’Escalette.

 

Le Pas de l'Escalette à 10 min droit devant

 

Durant les 10 minutes qu’il nous aura fallu pour arriver à la frontière, un isard nous observe du haut du Sarrat de la Frèche, à notre gauche. Il semble aussi curieux que nous ; pourtant ce son nous les intrus dans son milieu. Tel une sentinelle, il va nous suivre jusqu’à ce que nous passions le Pas de l’Escalette. On tourne alors à gauche pour se mettre face à la vallée glacière de La Frèche. Il est 10h38 et tout va pour le mieux.

 

Dans le Pas de l'Escalette - Soum de l'Escalette au fond (2466m)

 

La descente droit devant - le Pic de la Pique tout à gauche

 

Sur les conseils du PGHM de Haute-Garonne, contacté récemment, il faut descendre ce vallon en restant bien sur la droite jusqu’aux étangs. C’est donc avec une grande facilité que nous dévalons ces pentes.

 

Le Pas de l’Escalette s’éloigne

 

Nous arrivons rapidement au dernier étang de la Frèche, le seul en cours de dégel.

 

L’itinéraire tourne à présent vers la gauche ; nous voyons d’ailleurs le sentier partiellement hors neige. Mais au même moment, une coulée d’avalanche se déclenche à droite. Nous voyons également d’immenses blocs de neige suspendus au dessus du sentier. Cela ne semble pas prudent de s’engager par là. D'un commun accord, nous allons poursuivre la descente sur la gauche. Nous consultons régulièrement la carte pour trouver un possible chemin.

 

Nous entrons dans un début de forêt pensant trouver un passage. Nous butons alors sur une cascade. On consulte à nouveau la carte, on pousse un peu plus à droite et plus bas notre marche. Ça ne passe toujours pas. On s’obstine toujours plus bas, toujours plus à droite. A 1740m nous sommes dans une impasse, ça ne passe plus. De toute part, des barres rocheuses entrecoupées de cascades. La carte ne mentionne rien de tel. Il est déjà 11h40, le soleil chauffe, la neige porte de moins en moins, il nous faut remonter à 1990m ! C’est le seul choix raisonnable. On se remet alors dans nos traces de descente et en avant pour une montée imprévue. A 12h30, le dénivelé est récupéré mais les forces ne sont plus là. Voilà 4h05 que nous marchons, ceci expliquant cela. Nous prenons alors le repas de midi face à cette vallée si belle et si piégeuse.

 

On devine les blocs de neige et le sentier au sec dessous.

 

Le repas est avalé en 20min. Le soleil joue contre nous. Nous ne serons en sécurité qu’en fond de vallée, alors sans plus attendre, on s’engage sur le seul passage possible, sous la menace d’une chute de neige.

Nous passons sans perdre une minute. C’est vraiment dévasté par les avalanches de toute la saison.

 

Une fois rendu au bord du torrent, on respire enfin. Nous arrivons alors à une cabane bien seule au milieu de ce champ d’avalanche. Son emplacement judicieux, à l’abri derrière un rocher, peut sauver des vies en cas d’imprévu.

 

Le torrent de la Frèche si bien nommé

 

ça chauffe en fond de vallée

 

On suit alors le sentier qui est parallèle au torrent de la Frèche. Le chemin entre dans une forêt de hêtre. Cela devient un boulevard tant le contraste est grand, avec le haut de la vallée. A 14h05 nous arrivons à la cabane pastorale du Pesson. On peut poursuivre le sentier toujours rive gauche qui allonge un peu le chemin, ou alors passer rive droite plus direct. Nous allons traverser le torrent pour aller au plus court.

 

Là encore le chemin est une merveille, idéal pour découvrir les joies de la marche.

 

A 14h25 nous arrivons à l’Hospice de France sous un soleil qui nous avait boudés 3 jours avant. Nous pouvons alors voir la vallée de Bénasque dans sa totalité.

 

Nous terminons en beauté un week-end intense en émotions, en paysages grandioses, et en échanges. Je suis vraiment heureux d’avoir partagé ce nouvel Aneto avec Yannick, pour les souvenirs évoqués et les nouveaux que nous venons de construire. Comme un bon repas, un tel périple se partage sans modération. Je suis également heureux d’avoir partagé 3 jours complets avec Carole, courageuse, d’humeur égale, qui sera à n’en pas douter une formidable accompagnatrice de moyenne montagne, sans oublier l’infatigable Nico, un partenaire de qualités, aussi bien techniques qu’humaines. J’ai eu aussi une pensée pour tous ceux qui sont restés à la maison, mais nous ont d’une certaine façon accompagnés. Merci à la montagne d'avoir permis tout cela.

 

Tracé du jour

 

La journée en chiffres :

Temps de marche total 5h20 pour 12,8 Km à 3,1 km/h

Dénivelé positif total : 863m – Dénivelé négatif total : 1553m

Point culminant : 2480m



09/05/2013
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