Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Rando dans les Pyrénées en toute simplicité

Pic du Madres en boucle par les crêtes Sud/Ouest

11/01/2020 : Réal – col de Sansa (1775m) – Puig de l’Esquena d’Ase (2006m) – Roc Cosconer (2132m) – col des gavatxos – Pic de Madres (2469m) – Roc Nègre (2459m) – plats des gourgs – col de passeduc (2284m) – Pinouseil – col de Sansa –Réal

 

Je propose une nouvelle incursion dans le massif du Madres, après celle automnale d’octobre 2019, mais cette fois par son versant Sud. Sommet tabulaire sans grande envergure, le massif de Madres n’en demeure pas moins intéressant, notamment pour la vue qu’il dispense. Il est certainement le meilleur belvédère pour celui qui veut voir sur 360°, tous les sommets des Pyrénées-Orientales et Audois. Si le Madres en été est une randonnée de niveau facile, la rudesse du climat en hiver rend la chose nettement moins abordable. C’est pour ce contraste lié à la saison, que j’aime revenir sur ce massif au caractère bien trempé. Et effet, un vent glacial y règne en permanence, donnant à ce massif en hiver, des accents de « troisième pôle ». C’est avec Joël que je vais parcourir un itinéraire en crête, débutant dans le Capcir, qui doit nous permettre de profiter un maximum de la vue grandiose. Nous aurons une pensée pour une amie qui n’a pas pu se joindre à nous au dernier moment. Le point de départ se situe au charmant village de Réal, à 7h42. -7°C lorsque nous nous mettons en marche, mais vent nul. Nous suivons l’itinéraire qui conduit en 1h01 seulement, à l’étonnant col forestier de Sansa. Pas moins de 6 pistes convergent en ce point.

 

Coucher de Lune sur le Capcir

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Grand Péric à gauche et Puig de Porteilla Gran à droite
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Col de Sansa
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Nous suivons la première piste à notre gauche jusqu’au premier virage à gauche, et l’on s’enfonce dans la forêt cap N/E. Ce sous bois est étonnant propre, malgré les nombreux arbres morts qui jonchent le sol. La prise de dénivelé est douce. La présence de neige est pour le moment anecdotique. Nous suivons un fil de crête pour le moment très flou, qui nous mène à une première cime mal définie. C’est ici, sur la cime secondaire nommée Puig d’Esquena d’Ase à 2006 mètres, que débute réellement la marche en crête.

 

Puig de l'Esquena d'Ase

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Droit devant, une partie de l'itinéraire
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La crête va onduler encore un peu dans une forêt où la présence de vie de manque pas. Nous chaussons les raquettes car la neige fait son apparition de façon plus abondante. Cela ne pose pas de problème majeur pour avancer correctement. Quand nous sortons du sous-bois après le Roc Cosconer, une vue sauvage s’ouvre sur notre droite sur la coume de Ponteils. De superbes corniches soulignent le bord des précipices. C’est d’une beauté inqualifiable.

 

Cime du Madre au fond du cirque

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Première véritable montée
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Vue sur les hauts sommets du Capcir
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La crête se dessine plus nettement
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Paysage hivernal
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Attention à la vague pétrifiée au dessus du vide
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La suite n’est qu’un long cheminement de crête, sans difficulté technique, mais c’est sans compter sur le vent qui manifeste sa présence à partir de 2200 mètres. Il balaie cette crête d’Ouest en Est. Le spectacle offert par la blancheur des cimes sous un bleu azur efface toutes les morsures du froid. C’est beau, c’est juste trop beau ! Nous parvenons à 11h50, en 3h52 sur la cime du Madres, le toit de l’Aude.

 

Comme des airs de banquise

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Depuis une antécime, Pic de Bernard Sauvage à gauche, Madres à droite
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Vue vers le Nord depuis le sommet
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Au zoom, le Mont Valier dernier sommet visible à l'Ouest

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Plein centre, pics d'Ourtiset et Bentaillole
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La crête à suivre menant au Roc Nègre
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Nous avons parlé de vent un peu plus tôt, et bien il n’est pas à prendre à la légère. Il fait -5°C, et avec les 40km/h le windchild (température ressentie) est de -14°C. Il ne faut pas rester, nous mettons rapidement le cap vers le Roc Nègre. Quelques minutes suffisent pour trouver un parfait abri en versant Est, et tout change brusquement. Chaleur et quiétude s’invitent à l’heure de prendre le repas. Il est 12h08 [4h04], repas en terrasse et au soleil.

 

Il fait un peu froid !

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La cime du Madres s'éloigne

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Haute vallée de la Castellane
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L’instant est si agréable, si paisible, que nous prenons plus d’une heure de pause, une éternité au regard de ce qui nous reste à parcourir. Qu’importe, une si belle journée méritait bien cela. Il est 13h17 quand nous reprenons la marche, mais avec les crampons aux pieds. En effet, les courts passages qui vont suivre demandent un pied sûr. Dans le passage le plus délicat du secteur, l’usage du piolet est également nécessaire. C’est court, 5 pas seulement, mais à ne pas négliger ; aucun faux pas n’est permis. Puis le final vers le Roc Nègre clôt définitivement l’usage des crampons. Nous passons sur cette cime à 13h37.

 

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Petit rappel funeste dans le passage délicat
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Le passage délicat vue du bas
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La même chose en été

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Ça penche un peu versant Castellane
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Cime du Roc Négre

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Mer et Canigou pour toile de fond
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Pour poursuivre cette boucle, il ne reste plus qu’à mettre le cap plein Sud sur le plateau d’altitude. Une descente rapide nous dépose sur un grand plat où une maigre végétation se bat pour survivre. Quelques pins rabougris par le froid bravent les lois de la survie. Cet environnement presque hostile, s’apparente à la toundra. Pourtant, sous se sol spongieux, l’eau pénètre pour resurgir à peine plus bas sous forme de sources, donnant naissance au torrent de la coume de Pinouseil. Il ne faut pas manquer sur la gauche la vue sur les étangs du massif.

 

Pic de Madres depuis le plat des gourgs
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Gourg Estelat appelé aussi étang de Nohédes
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Gourg Nègre appelé aussi étang d'Evol
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Pic de la Pelade droit devant
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Malgré une marche rapide, il est 15 heures quand nous parvenons au col de Passeduc. Le pic de la Pelade nous toise 90 mètres plus haut, mais nous n’irons pas. Le soleil se couche vite en cette saison, il nous faut rentrer. On s’engage alors dans le vallon du Pinouseil, où la neige y est en abondance et porte plutôt bien. Attention toutefois à ne pas marcher dans le pli du vallon sous peine de traverser la couche et finir le pied à l’eau. C’est l’expérience qui parle. Puis, à l’intersection des deux torrents, on tombe exactement sur une clairière nommée pinouseil ; c’est ici que l’on attrape une piste forestière qui doit nous conduire un col de Sansa. Plus besoin des raquettes, mais méfiance à la glace qui se cache sournoisement sous la fine pellicule de neige fraiche. Tout s’enchaine, vite, col de Sansa à 16h26 et retour à 17h17 au village, concluant une marche de 7h46. Pas si mal pour la saison. Le soleil se couche sur une journée parfaite en tout point de vue.

 

Vue depuis le col de Passeduc d'où l'on peut voir la crête matinale
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Trace du jour :

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Les chiffres de la journée :

Temps de marche total 7h45 pour 23 km à 3 km/h

Dénivelé positif total : 1248 m – Autant en négatif

Point culminant : 2469m

 



12/01/2020
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