Pointe de Roumazet en boucle depuis les orris du Carla
19/06/2020 : Orris du Carla – étang de Roumazet – Etang de Riou Blanc – Pointe de Roumazet (2842m) – étangs de la Gardelle – orris du Carla
Sur la rive gauche du plateau de Soulcem, nombreux sont les hauts sommets frontaliers avec le Vallferra Espagnol. La Pointe de Roumazet est l’un d’eux. S’il parait inabordable de loin, il est malgré tout accessible au prix de quelques pentes typiquement Ariégeoises hors-sentier. Départ à 7h30 depuis les orris du Carla, sous un ciel très bas. Je serai accompagné de Romane, une spécialiste de la HRP : http://ma-traversee-des-pyrenees-hrp.blogspot.com/. La remontée du ruisseau vers le Sud permet toujours un échauffement en douceur. Au premier panneau indicateur prendre à droite en direction du pic de la Rouge. La traversée du torrent descendant de Roumazet pose quelques difficultés actuellement. Puis la pente se redresse fortement, mais le bon sentier permet de prendre de la hauteur régulièrement. Nous parvenons à l’étang de Roumazet à 9h03, en 1h33. Une pause contemplative s’impose.
Rencontre avec un euprocte
La montée se passe dans les rhododendrons fleuris
Etang de Roumazet, tout à droite le port de Roumazet
L’itinéraire se poursuit en direction du port de Roumazet, en suivant des balises défraichies jaunes. Lorsque la pente faiblit, remarquer le torrent bien à droite. C’est la direction à prendre. Il s’agit de le suivre dans un bon raidillon, jusqu’à parvenir à l’étang de Riou Blanc, le bien nommé. C’est très raide, mais ça passe plutôt bien. Ce n’est qu’un avant gout de ce qui va suivre. Il est 9h58 quand nous parvenons à l'étang, nous avons mis 2h14. Ce cirque suspendu a une allure austère, et ce ne sont pas les nuages bas qui vont changer cette première impression.
De dos le pic de l'Etang Fourcat
Sentier après l'étang de Roumazet
Torrent à suivre conduisant à Riou Blanc
Etang de Roumazet vu durant la montée à Riou Blanc
Depuis le déversoir, prendre plein Nord, une pente verte bien évidente. Là, c’est du terrain typiquement local, même les brebis n’y viennent pas. Le gispet est encore couché par le poids écrasant de la neige à peine fondue. Il y a moins de 100 mètres à gravir, mais chaque pas se gagne chèrement. L’effort demandé ne permet pas de s’élever rapidement, alors prenons le temps de profiter de la solitude des lieux. Cela débouche sur un col, à la base de la crête Est de la Pointe de Roumazet. Ce col permet de basculer vers les étangs de la Gardelle, mais pour l’heure, c’est vers le haut qu’il faut regarder.
Etang principal de la Gardelle
La crête à suivre, le sommet est au bout souligné par une corniche
La partie finale se déroule sur une ample crête facile. Il n’y a plus qu’à suivre les cairns ; ça passe sans difficulté partout. Nous allons surprendre un lagopède, à moins que ce ne soit le contraire. Nous foulons les 2842 mètres du sommet à 11h35, pour un temps effectif d’ascension de 3h37. Ce qui étonne en premier lieu, c’est l’aspect très étendu du sommet, rien à voir avec une pointe comme son nom le suggère. Ensuite, le point culminant est mal défini. Nous allons aller sur l’extrémité Nord afin de mieux observer le complexe lacustre de la Gardelle. La vue vers le Sud est totalement bouchée par un épais brouillard. Un vent très froid venant justement du Sud balaye le sommet ; le message est clair, nous devons rapidement redescendre nous mettre à l’abri.
Etang de la Gardelle
Un peu plus bas un isard gambade (photo de Romane)
En rouge l'itinéraire de montée, en bleu l'itinéraire du retour
Etang d'Areste en Espagne, rien d'autre à voir !
Nous n'aurons pas meilleure vue sur la France
Les premiers pas dans le brouillard pour retrouver les cairns sont un peu confus, mais sans risques. Il est 12h15 quand nous passons sous le vent ; il est l’heure de reprendre des forces [4h04]. Soixante minutes plus tard, nous reprenons la marche vers le bas. Comme la météo ne s’est pas dégradée, nous choisissons un retour par les étangs de la Gardelle. Pour cela, depuis le col séparant Riou Blanc à la Gardelle, s’engager dans un couloir bien évident. Il n’y a pas d’autre passage. Surtout ne pas se laisser tromper par la relative facilité des autres éventuelles possibilités aperçues durant la descente au col, cela conduit invariablement dans une impasse. Le couloir est en neige, l’usage du piolet est nécessaire, pas celui des crampons. La première partie est idéale pour s’exercer à l’arrêt piolet en cas de glissade. Puis, survient un rétrécissement nettement plus incliné où toute chute est interdite. Nous allons longer la berge de l’étang par notre droite. Un imposant névé fracturé barre l’accès sur la gauche. Sur le contournement, la hauteur de neige par endroit dépasse les 3 mètres au niveau de la rimaye. Cela permet de gagner rapidement l’extrémité Nord de l’étang. Un passage en dalle va demander deux pas de désescalade pour gagner le déversoir. Nous retrouvons alors un sentier à 14h50 [5h22].
Le couloir à descendre
Nous passerons sur la rive Est
Pointe de Roumazet et le couloir de descente à gauche
Gros plan sur le couloir, au rétrécissement la pente est à plus de 40°
Regard sur le couloir depuis le déversoir de l'étang principal
La vie sur sentier dans ce secteur, change la façon d’évoluer du tout au tout. Il ne reste plus qu’à se laisser guider en toute tranquillité, en allongeant le pas. La pente de ce vallon est nettement moins traumatisante pour les articulations que celle du vallon parallèle du Riufret, plus au Nord. L’unique difficulté résulte à traverser le torrent de la Gardelle en fond de vallon. L’exercice s’avère complexe à cet instant de l’année, quand on a de courtes jambes. N’est-ce pas Romane ! Fin de la boucle 16h50, pour 7h07 passées à crapahuter. Pour la vue étendue il faudra revenir, mais pour tout le reste, la journée fut réussie. Ma découverte des étangs de la Gardelle, me pousse déjà à y revenir.
Trace du jour sur carte IGN :
Carte interactive :
Les chiffres de la journée :
Temps de marche total 7h07 pour 13,3 km à 1,9 km/h
Dénivelé positif total : 1214m – Autant en négatif
Point culminant : 2842m
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