Pic de la Dona et Puig de Bastiments depuis Vallter 2000

01/01/2025 : Vallter 2000 (2150m) – Porteilla de Morens (2381m) – Porteilla de Mantet (2412m) – Pic de la Dona (2702m) – Coll del Gegant (2607m) – Puig de Bastiments (2881m) – Coll de la Marrana (2533m) – Vallter 2000

Le Puig de Bastiments ou Pic du Géant est le sommet majeur du cirque de Vallter 2000 où la station de ski est ouverte en ce premier jour de l’an, malgré un manque évident de neige. Parcourir la boucle classique qui est proposée en ce jour est l’assurance de passer une très belle journée en altitude, avec la garantie d’avoir toujours dans le regard, un paysage singulier et éminemment esthétique. C’est avec ma Corinne et son amie Alexandra que nous allons passer cette journée au grand air.

La température est de -1°C à 8h40 lorsque nous nous mettons en marche. Nous mettons le cap à N/E par le sentier de la Portella de Mantet. Le temps de se préparer à l’ombre a laissé le temps au froid de nous mordre les extrémités. La marche à l’ombre n’aide pas à se réchauffer convenablement. A la première intersection, nous tournons à droite pour se déporter un peu vers l’Est. Avec la prise de hauteur, le cirque de Vallter se dévoile doucement et nous pouvons déjà apercevoir le parcours qui nous attend. La portella de Morens est gravie et la vue s’ouvre immédiatement vers le nord avec quelques connaissances locales. Si nous avons trouvé le soleil, nous trouvons aussi un petit vent de 30 km/h bien présent qui ne nous quittera pas de la journée.

Station de ski de Vallter 2000

Les Gra de Fajol

Neige glacée sur le sentier de la Porteilla de Morens

En arrivant à la Porteilla de Morens

Nous nous trouvons sur le plat de la Coma Ermada, un étonnant plateau faisant penser aux lointaines steppes Mongoles. Le massif du Canigou à l’Est lance vers le ciel ses cimes les plus hautes, tandis que l’horizon se perd au Nord par-delà le massif du Madres. Pour le plaisir de la vue, nous déambulons tranquillement jusqu’à la portella de Mantet où l’on peut voir la plaine au nord sous les nuages. Le vent glacial nous pousse à engager la suite de l’itinéraire. Commence alors la montée terminale du Pic de la Dona, totalement dépourvu de neige. Je suis choqué de voir ce secteur des Pyrénées sans neige à ce moment de l’année, un lieu qui fut l’un des plus réputés sites pour l’alpinisme hivernal tant les accumulations de neige pouvaient y être uniques. Premier jour de l’an, et uniquement de l’herbe et de la roche pour gravir La Dona. Nous parvenons sur la cime du Pic de la Dona à 10h50 après 2h10 sans se presser. La vue s’étire un peu plus au Nord/Ouest, mais le vent glacial, pourtant pas si violent, nous pousse à nous remettre en action rapidement.

Sur le plat de la Coma Ermada

En direction de la Porteilla de Mantet (Photo Alexandra)

Une connaissance pointe son auguste cime

Le cirque de Vallter

Nous pouvons apercevoir le sentier allant au Pic de la Dona

Portella de Mantet avec vue vers le nord/est

Gros plan sur le Pic de Tres Estelles

La cime du Pic de la Dona est à un pas ou presque

Vue depuis La Dona sur la suite de l'itinéraire

Pic du Géant à gauche et Pic de Prats de Bassibès à droite

La dynamique équipe qui n'a pas bien chaud

Regard vers le nord/ouest

Gros plan sur la station de ski des Angles

Les cimes majeures du Donezan

Massif de Madres dans le lointain

Massif du Canigou

Sous cet angle le Puig de Costabona est faussement plus haut que le Roc Colom

La marche sera le long de la crête frontière, à cheval entre le cirque de Vallter et l’Espagne sur notre gauche, et le haut de coma de Bassibès en France sur notre droite. L’absence de neige permet d’avancer sans difficulté, comme en condition estivale. Ce ne sont pas les quelques pauvres accumulations que nous trouvons qui entravent la marche. Le coll del Gegant est traversé sans même s’en apercevoir. C’est ici que débute la rampe terminale de l’arête Est du pic du Géant ; 280 mètres sans encombre, et s’il n’y avait pas le vent pour nous rappeler la saison, nous pourrions imaginer être en fin de printemps. La croix sommitale est en approche, nous jouons un peu avec une traversée en neige pour le plaisir de se familiariser avec cette matière devenue rare dans ce coin des Pyrénées. La croix est atteinte, première halte pour immortaliser cette ascension.

Puig de Bastiments où nous allons à gauche

De gauche à droite Puig Redon, Coll Mitja, Pic Gallinás

Gros plan du coin droit de la photo précédente, les pics de Bentaillole et d'Ourtizet dans l'Aude

Vue où nous nous rendons, proche du Coll del Gegant

Pic de la Dona dans le dos

Plat de la Coma Ermada vu de haut

Les deux Gra de Fajol vus depuis le Coll del Gegant

Le haut de la Coma de Bassibès

Dans la crête Est du Géant

Face sud du Pic de Prats de Bassibès

Proche du sommet

Peu de neige sur la crête mais l'illusion est parfaite

Au loin le massif du Canigou

La cime est enfin là (Photo Corinne)

La croix du Géant

Sans perdre de temps, nous poursuivons la marche jusqu’à la cime la plus occidentale où trône un piolet géant. Il est alors 12h55 et nous aurons mis 4 heures sans se presser. J’aime la vue que propose le 4^ième plus haut sommet des Pyrénées-Orientales, tant sur la crête frontière, que sur les cimes qui entourent la vallée du Freser, en versant Espagnol. Nous voudrions bien manger sur place mais le vent qui balaye la cime est trop froid pour rendre le moment agréable, alors nous fuyons bien à la recherche d’un abri. Direction le coll de la Marrana à présent. A moitié pente, nous trouvons un ilot sans vent, un miracle. Il n’en faut pas plus pour se poser à 13h47 après 4h31. L’heure du repas a sonné. La situation est exceptionnelle : nous sommes si bien ici, si hauts que le regard se perd à l’horizon des montagnes bleutées.

Vue vers l'Ouest

Vue sur la crête du Pic de Prats de Bassibès

La haute Coma de Freser

Les proches sommets à l'ouest

Gros plan sur le Campcardos

Gros plan sur la Pique d'Estats très loin à l'ouest

Gros plan sur le Pic Carlit

Gros plan sur les Pics Péric et Portalla Gran

Gros plan sur la massif de Montserrat proche de Barcelone

Une stèle sur la face sud

Champagne et foie gras au menu (Photo Corinne)

(Photo Corinne)

Vue panoramique vers le S/E depuis notre repas en terrasse (Photo Corinne)

La longue pause nous aura fait du bien mais nous aura également fortement refroidis. Il est déjà 15h25 lorsque nous repartons, plus le temps de gravir la moindre cime à présent, il s’agit de rentrer au plus direct. Nous gagnons facilement le coll de la Marrana tout proche, mais nous faisons un arrêt technique à cet instant. En effet, le sentier en versant Est, dont une partie se situe sur les pentes de la face Nord du Gra de Fajol, présente de la neige gelée, les crampons sont obligatoires. Alexandra chausse pour la première fois des crampons, Corinne les avait déjà chaussés ici même il y a un an. Ils sont rapidement adoptés ; ça sécurise vite la marche quand le pied ne glisse pas. Nous les garderons sur une courte durée, mais ils sont totalement indispensables. Nous allons à vue en direction des ruines de l’ancien refuge, afin de gagner les pistes de ski de la station. Nous empruntons des pistes sans neige ou impraticables pour skieurs, afin de rejoindre rapidement le bas de la station. Il faut respecter l’impératif horaire de 17h30 qui sonne la fermeture du parking de la station. Objectif réussi puisque nous terminons cette boucle à 16h55, après 5h36. Nous aurons eu une température négative toute la journée avec un ressenti souvent glacial et cruel pour les extrémités mal protégées. On peut facilement rajouter le Gra de Fajol en aller/retour depuis le coll de la Marrana. Une très belle première journée du nouvel an s’achève.

En avant vers le coll de la Marrana